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4 clés pour mieux incarner sa mission de manager

Stéphane Delhaye, consultant-formateur de la coopérative d'activité et d'emploi Suite 126.

Comment piloter sereinement ses équipes tout en leur permettant de participer pleinement aux évolutions de l’entreprise et de son environnement ? Le management incarné peut apporter des réponses. Ce concept, développé par trois consultants-formateurs, est présenté ici par l’un d’entre eux, Stéphane Delhaye (1). Il amène notamment à considérer les situations sous des angles nouveaux et à laisser une grande autonomie aux équipes pour qu’elles gagnent en maturité et évoluent d’elles-mêmes.

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1Bien visualiser son environnement. La première étape d’un management incarné passe par une meilleure connaissance et une plus grande compréhension de l’organisation dans laquelle on évolue, ainsi que de ses parties prenantes. Comment ces parties prenantes interagissent-elles entre elles ? Quelle est leur influence ? Cette analyse amène à étudier son propre rôle dans l’entreprise, son aptitude à faire avancer les projets. Ce qui conduit à mieux se connaître soi-même et à cerner ses propres limites car il va falloir notamment apprendre à s’ouvrir au champ des possibles. La gestion des conflits est également un point important à considérer car peu de personnes savent gérer correctement un conflit. Le manager n’a pas à s’épuiser à faire avancer des choses qui ne peuvent pas s’imbriquer les unes dans les autres.

2 Être capable de développer sa vision. Dans un second temps, le manager a besoin de savoir se projeter et se questionner : « Comment l’entreprise va-t-elle interagir, demain, avec son environnement ? » ; « Est-ce que notre approche clients va évoluer et jusqu’à quel point ? », etc. Les parties prenantes évoluent également : « Comment rester alors alignés tous ensemble pour atteindre l’objectif de pérennité de l’entreprise ? » L’idée est de développer sa vision et de commencer à trouver des pistes pour construire son propre parcours d’évolution et celui de l’organisation de son équipe.

3Savoir faire évoluer son organisation. Ce point clé fait appel à des compétences managériales et humaines : le manager a besoin d’être en capacité d’écouter, de partager des sujets opérationnels de comportement et de faciliter le déroulement des opérations et missions par des explications claires et transparentes. L’authenticité peut être un véritable gain de temps, d’autant que les nouvelles générations sont, pour la plupart, davantage prêtes à tout entendre. Cependant, le discours peut être adapté selon le contexte : plus arrondi avec certains, plus authentique avec d’autres. En fait, quand on a une bonne connaissance de soi et des autres en termes d’intentions, d’envies, de réactions, on peut travailler plus facilement la cohésion. On peut alors accompagner avec les bons mots, les bonnes attitudes : c’est de la pédagogie personnalisée. Un manager incarné aspire à une ambiance sereine où les sujets et projets sont traités naturellement et avec maturité. L’équipe sait ainsi s’organiser sans l’intervention systématique de son manager qui viendra l’épauler essentiellement pour débloquer des situations qu’elle n’arrive pas elle-même à débloquer. En permettant à l’équipe d’apprendre en faisant, celle-ci peut ainsi évoluer d’elle-même.

4Faire adhérer à la culture d’entreprise. On aborde là la nécessité de donner du sens et de s’aider des expériences de tout un chacun pour faire évoluer cette culture. La pandémie du Covid et ses conséquences sur le monde du travail ont généré des modes de fonctionnement à intégrer dans la culture d’entreprise. Le manager peut agir sur son organisation pour expérimenter de nouveaux modèles, comme faire travailler de façon plus coopérative. Les points qui sont mis en lumière peuvent ensuite être intégrés dans une nouvelle évolution de l’organisation du travail.

Un parcours de formation sur le management incarné est proposé aux entreprises. Son objectif est de lancer une impulsion de fond pour conduire à une démarche d’amélioration continue qui s’autoalimente au sein même de l’équipe. L’intérêt particulier de ce parcours réside dans son déroulement fondé sur l’expérimentation par les stagiaires des principes qu’ils vont mettre en place avec leurs collaborateurs.

(1) Concept déployé avec deux autres consultantes-formatrices, Isabelle Coirier (Actes & Sens) et Charlotte Géron (CAE Suite 126), notamment avec l’organisme de formation Asfona.

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